- J’ai tendance à être dispersé, à manquer d’organisation … parce que je suis créatif et curieux.
- J’ai tendance à être rigide … parce que j’aime tout planifier.
- J’ai tendance à être naïve … parce que je suis optimiste et que je vois le positif chez les autres avant tout.
- J’ai tendance à être dans le jugement … parce que j’aime analyser et utiliser mon esprit critique pour amener des points de vue différents.
- J’ai tendance à toujours vouloir trouver des solutions alors que parfois, seule une écoute active serait nécessaire… parce que j’adore trouver des solutions et que je suis performant pour en trouver.
- J’ai tendance à être stressé, en suractivité permanente … parce que j’ai le sens du travail et que je ne sais pas m’arrêter.
- J’ai tendance à être dans la manipulation… parce que je suis un bon stratège
- J’ai tendance à voir les problèmes d’abord…parce que je suis prudent.
- J’ai tendance à ne pas avoir le sens des réalités, à croire en mes rêves sans limites…parce que j’ai beaucoup d’imagination.
- J’ai tendance à penser que les rêves sont irréalisables…parce que je suis très terre-à-terre, ce qui m’empêche de rêver et de croire à des choses impossibles a priori !
- J’ai tendance à être très impatiente…parce que j’adore l’action et que j’aime que les choses que j’imagine deviennent concrètes, grâce au passage à l’action !
- J’ai tendance à être lent…parce que j’adore réfléchir, analyser et peser le pour et le contre pour arriver à la meilleure conclusion possible.
Comment Trouver le Juste Milieu dans l’utilisation de nos Forces ?
En les voyant de cette manière, nous pouvons considérer nos faiblesses différemment puisqu’elles ne sont pas des boulets que l’on traine derrière nous mais simplement les contreparties de nos forces.
Ainsi, cette vision peut nous aider à les accepter avec bienveillance et à les voir comme des indicateurs. En effet, si l’on vous reproche très souvent vos faiblesses, c’est très probablement parce que vous surutilisez certaines de vos forces.
Par exemple, si vous êtes en permanence dans la stratégie et que vous avez tendance à utiliser cette force également dans votre vie privée en manipulant votre entourage et en faisant tout pour arriver à vos fins et que vos proches s’en plaignent et en souffre, pas besoin de culpabiliser !
Vous pouvez dans un premier temps prendre conscience que vous avez une grande force mais que vous l’utilisez trop et parfois, à mauvais escient. Une force comme la stratégie est plus souvent plus appropriée dans le monde du travail que dans la vie privée. En effet, difficile d’obtenir de l’amour par la stratégie uniquement (même si cette force peut être utile dans le processus de séduction), les forces privilégiées pour créer un lien amoureux étant plutôt celles de la relation (empathie, écoute, gentillesse, humour, communication…).
Vous pouvez aussi utiliser cette force surutilisée différemment, en la mettant au service de votre famille, de vos proches plutôt qu’orientée dans une direction qui fait souffrir les autres. Trouvez des stratégies pour faire plaisir à ceux que vous aimez, afin d’organiser les meilleures vacances, pour instaurer une bonne communication dans la famille, etc.
Si vos faiblesses empiètent sérieusement sur votre vie, peut-être qu’il est temps pour vous de lâcher du leste et de commencer à utiliser plus vos autres forces et moins ces forces que vous surutilisez qui commencent à vous rendre malheureux parce que vous y êtes quelque peu « addict », dans la mesure où elles vous apportent de nombreuses gratifications par ailleurs.
Comme l’indique le Professeur Alex Linley, les forces sont une question d’équilibre. Celui-ci nous invite, dans l’ouvrage “Average to A+” à trouver en nous-même le juste milieu de l’utilisation de nos forces afin qu’elles ne soient ni sous-utilisées, ni sur-utilisées. Nous sommes en mesure de régler le bouton de volume de nos forces en le baissant ou en l’augmentant selon les besoins de la situation.
Faites le point sur vos forces
Faites un tri en utilisant nos Cartes de forces ou le test des forces VIA (en ligne, gratuit):
Tri de vos forces Vos forces représentent à la fois ce que vous aimez faire et là où vous êtes performant. Identifiez-les grâce à 3 critères : 1. Utiliser cette force est naturel pour vous 2. Utiliser cette force vous donne de l’énergie. 3. Vous êtes performant lorsque vous l’utilisez. |
Tri de vos compétences Vos compétences sont ce que vous savez bien faire mais que vous n’aimez pas faire.Il est très utile d’identifier nos compétences afin de les utiliser moins et de les remplacer par nos forces qui nous amèneront vitalité, motivation et de bien meilleurs résultats. |
Tri de vos faiblesses Vos faiblesses représentent ce que vous n’aimez pas faire et ce pour lequel vous n’êtes pas performant.Identifiez vos faiblesses afin d’en prendre pleinement conscience et de les utiliser de moins en moins. La recherche indique qu’il vaut mieux s’entourer de personnes ayant des forces complémentaires aux nôtres plutôt que d’essayer de transformer nos faiblesses en forces.D’après le Professeur Alex Linley, directeur de CAPP et créateur de l’excellent test des forces StrengthsProfile (disponible en anglais uniquement), on ne peut travailler sur nos faiblesses qu’en travaillant en priorité sur nos forces: cultiver nos zones de forces nous permet d’être dans une zone de confort et en constante évolution. Plus nous renforçons ce qui est fort, plus nous nous sentons bien, plus nous sommes aptes à apprendre et à gérer nos faiblesses. |
Une fois le tri effectué, tentez de faire les exercices suivants :
Quelles sont les forces que vous surutilisez? Celles que vous sous-utilisez? Faites un nouveau tri parmi les forces que vous avez sélectionnées.
Identifiez toutes les faiblesses qui vont de pair avec vos forces et celles qui vous dérangent le plus, celles que l’on vous reproche tout le temps.
Puis décidez d’utiliser davantage ces forces sous-utilisées tout en laissant au repos vos forces en constante sollicitation et/ou d’utiliser différemment votre force surutilisée ou seulement dans le contexte professionnel par exemple.
Il sera probablement difficile au départ de freiner l’utilisation de ces forces en suractivité et le réflexe reviendra souvent mais dans la mesure où vous avez maintenant la conscience de cet excès d’utilisation, vous serez en mesure de modifier votre comportement.
L’idée sous-jacente étant de ne pas se condamner mais au contraire d’être bienveillant vis-à-vis de soi-même.
Il est courant que l’on n’aime pas nos faiblesses puisqu’elles représentent ce côté sombre de nous-même, que l’on les cache, que l’on refuse même de les voir et d’y faire face puisqu’elles nous dérangent, face à cette injonction d’être parfait que nous renvoie la société.
Par exemple, lorsque l’on me traite de « manipulateur », il est probable que je me mette à culpabiliser car je vois que j’ai du mal à m’empêcher de l’utiliser puisque, si l’on considère que la manipulation est le revers de ma force stratégie, j’adore élaborer des stratégies et cela se fait naturellement puisque cela fait partie de moi.
Cela peut me pousser à me dire qu’au fond, je ne suis pas une bonne personne puisque je fais du mal aux autres.
Au lieu de me dire cela, je peux utiliser la honte et la culpabilité comme indicateurs pour voir qu’il y a quelque chose qui ne me plaît pas dans mon propre comportement, puis accepter cette faiblesse (tout le monde a des faiblesses, même ceux qui ne les montrent pas !) et la voir de manière plus globale : ce sont mes faiblesses, ce sont mes forces, comment puis-je faire pour évoluer vers un comportement qui soit plus en phase avec mes valeurs et mes besoins ?
Lorsque je n’en ai pas conscience, je l’utilise à mauvais escient, avec mes proches. Mais lorsque je prends conscience de ce comportement, lorsque je regarde ma faiblesse en face, je peux à tout moment bouger le curseur et le positionner de manière à être plus en accord avec moi-même.
Ainsi, par ce processus, nous faisons émerger la clarté en acceptant de regarder en face notre obscurité, comme le préconisait Carl Gustav Jung :
« La clarté, ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur ».
Le seul prérequis à tout cela (et pas des moindres! ), c’est d’accepter de me remettre en question, d’accepter que j’ai cette faiblesse, que mon comportement n’est pas en accord avec mes valeurs et que j’ai envie d’évoluer. Si j’ai tendance à nier et à refuser de voir ma faiblesse et la souffrance qu’elle provoque chez mes proches, je resterai au même stade.
Cela revient donc à la méthode développée par les sciences comportementales et cognitive, qui préconise de bien opérer la distinction entre comportement et personnalité : nous ne sommes pas nos comportements et nous pouvons tout à fait les modifier ! Notre personnalité se cache plutôt dans cet aspect de nous qui aime constamment évoluer, apprendre et être de plus en plus en phase avec nos valeurs.
Ainsi, connaître nos forces nous fournit l’éclairage sur nous-même qui manquait puisqu’elles nous permettent de nous voir comme un ensemble, un système, que l’on peut modifier grâce à cette vision globale.
De même, il est plus facile de regarder nos faiblesses en face si nous les voyons comme étant reliées à des forces que seulement comme des faiblesses qui nous font souffrir sans que l’on comprenne pourquoi. En effet, nous avons tellement l’habitude de nous blâmer et d’avoir honte de nos faiblesses et également peu l’habitude d’accepter de voir nos forces (par sentiment de honte aussi puisque socialement, en France, il n’est pas encore très bien perçu de parler positivement de soi) que nous sommes dans une culpabilité permanente et complètement inutile puisque si l’on en reste à cela, les individus se sentent mal vis-à-vis d’eux-mêmes et personne n’avance.
Avec cette perspective systémique de nous-mêmes et de nos comportements, en utilisant les découvertes de la psychologie positive et des sciences comportementales et cognitives, nous sommes enfin en mesure de devenir le maître à bord du vaisseau de notre vie.
Par Annabel Bacle.