De l'importance des relations : hospitalisme et attachement
Deci & Ryan (2006) ont montré que le besoin de relations est, au même titre que le besoin de compétence et celui d’autonomie, un de nos besoins psychologiques fondamentaux. Spitz (1945), avant eux, a développé la notion d’hospitalisme lorsqu’il a constaté la différence de développement entre des orphelins en pouponnières qui avaient ou non le droit à un traitement affectif avec leur nourrice. Les résultas au niveau de la croissance physique, de la perte de poids, du refus de contact pouvant mener à la mort de ses enfants sont particulièrement parlant sur le caractère primordial du lien à l’autre. Harlow (1958), ensuite, a montré que des macaques en cage allaient plus spontanément vers un substitut maternel doux et sécurisant que vers une substitut maternel seulement alimentaire. La théorie de l’attachement de Bowlby et Ainsworth (1978) confirme cela en montrant qu’un enfant doit être suffisamment en confiance relationnelle pour pouvoir explorer le monde qui l’entoure. Le lien est essentiel chez l’être humain. Plus récemment, la plus longue étude menée sur les facteurs qui font que la vie est réussie (facteurs qui alimentent donc le sentiment d’être heureux, Waldinger (2015)) montre que les relations arrivent en première position!
Vous laisseriez-vous tenter à un voyage au cœur de vos relations pour gagner un peu de bonheur ?
construire des relations positives
Prenez un moment pour faire un tour de relations et identifier, aujourd’hui, dans l’ensemble de vos relations :
- une relation pour vous confier,
- une relation pour chercher des conseils,
- une relation pour récupérer des informations,
- une relation de créativité face à un nouveau défi
- et une relation sociale pour profiter .
Chacune de ces personnes a un rôle primordial dans votre vie. Il est important d’en prendre conscience et de sentir que vous pouvez demander de l’aide à la personne appropriée en cas de besoin. Appuyez-vous sur ces socles pour avancer sereinement.
Avoir des relations positives commence déjà, en premier lieu, par se tourner vers ces relations, à identifier leur rôle dans votre vie et à alors reconnaitre, plus consciemment, leur valeur.
A savoir que les 5 grands facteurs d’une relation positive et durable sont la proximité physique, la familiarité, la similarité, la révélation de soi et la vulnérabilité (Brown, 2012).
Les études de psychologie positive sur le veillissement positif ont d’ailleurs montré à quel point les relations étaient importantes pour la personne âgée. On note qu’avec l’âge les relations sociales se transforment : les liens sont plus profonds et plus étroits avec les gens et sont plus porteurs de sens (Helmuth, 2003). Le support social est un déterminant clef du vieillissement positif (Herzog et Rogers, 1981). Avec lui, tous les engagements sociaux profonds de la personne âgée (avec des amis, de la famille et dans les groupes sociaux) sont des protections contre les troubles du vieillissement comme les troubles cognitifs, y compris la démence (Fratiglioni et al, 2000).
Dans le monde du travail, des études intéressantes ont vu le jour ces dernières années. Il est vrai que nous avons tendance, particulièrement dans notre pays, à séparer l’amitié de la vie professionnelle. Mais le rôle des relations au travail a été très étudié et a fait ses preuves :
- Le rapport Gollac (2011) montre que la qualité des relations est le premier facteur qui contribue au bien être des salariés
- Un meilleur ami au travail apporte 7 fois plus de chance d’être engagé (Rath, 2006)
- Ceux qui fournissent de l’aide sociale sont 40% plus susceptible d’obtenir une promotion (Achor, 2012)
A l’heure de l’émergence du bore-out (ennui) et du brown-out (perte de sens au travail), redonner de la place aux relations au travail ne serait-il pas une des clefs du bien-être en entreprise ? Mais attention, il faut travailler dans des unités de travail qui ne dépassent pas 150 individus. En réduisant les relations au travail dans des groupes de 150 personnes, nous assurons que chacun trouve un rôle spécifique, nous avons des contacts plus limités qui permettent de vivre dans un groupe sous un certain contrôle. Nous connaissons les gens autour de nous et nous sommes moins exposés à du stress. En bref, assurer des groupes de moins de 150 personnes permet aux individus de créer de sentiment d’appartenance et des relations positives (Dunbar, 1993).
construire des relations positives malgré la difficulté ?
Relations cristallisées : offrez-vous quelques minutes pour décoincer ces relations qui vous trottent dans la tête. Vous êtes prêts?
- Repenser à une relation compliquée, en détail, lâchez-vous ! (faits négatifs causés pas cette personnes, ce qu’elle vous a fait ressentir ou penser, …)
- Puis prenez le temps de voir cette personne dans toute sa complexité et identifier les différences majeures de son fonctionnement et du vôtre (différences de perceptions, d’éducation, de représentations, de rôles…)
- Enfin tentez de vous recentrer sur le positif de cette personne et laisser advenir tout ce qui vous vient de positif (atouts, avantages, imaginez cette relation aussi positive que vous le souhaiteriez, votre reconnaissance, comment être gentil envers elle, lui pardonner? vous pardonner?)
Que ressentez-vous après cette expérience ? Que comptez-vous mettre en place pour faire évoluer votre relation ou votre ressenti envers cette relation ? Point intéressant à savoir, il n’est pas important d’être en contact physique avec une personne pour travailler le lien que l’on entretient avec elle.
Des pratiques concrètes pour construire des relations positives
Cette exercice vous permet de travailler votre relation à l’autre mais aussi vous repositionner dans votre individualité (avec votre propre rythme et vospropres besoins). Ce bon équilibre qui se joue dans le phénomène dit de différenciation, permet à toute relation d’être justement dosée et permet alors de s’épanouir.
La psychologie positive a étudié bon nombre de techniques, activités, jeux collectifs pour favoriser l’émergence de relations positives. Parmi elles, nous retrouver :
- le cercle de réciprocité,
- le réseau d’énergie positive,
- le réseau social interne,
- la charte de convivialité,
- les repas/déjeuners d’équipe,
- la reconnaissance/gratitude (Ressentir et partager de la gratitude, c’est bon pour tout le monde ! & Des conseils pratiques pour plus de reconnaissance au travail)
- l’amitié
- les interventions en psychologie positive sur le collectif dont vous retrouverez certains dans le jeu de Cartes des Actions Positives, cartes du « Nous »
- les pratiques autour des forces en équipe comme la gym des forces ou le don des forces à retrouver expliquer dans ls rubrique “Utilisation” des Cartes de forces
Toutes ces techniques sont, simples à implanter dans vos entreprises, vos collectivités. Avec un peu de détermination et de rigueur, cela vous permettra d’obtenir de grands changements. A vous de jouer !
A vous de jour pour continuer à construire des relations positives !
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